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| Coup de main audacieux | |
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Pasang Tsamcho Seigneur
Nombre de messages : 54 Age : 75 Localisation : Udantika - Canton de Rusham Date d'inscription : 24/01/2007
| Sujet: Coup de main audacieux Mar 12 Juin - 22:40 | |
| En une vallée reculée de la province Ngamring, dans le Canton de Rusham, étaient situés deux dzongs, l'un en face de l'autre. Distantes d'un demi kilomètre, les deux forteresses surveillaient une importante route commerciale, passant entre les deux constructions. L'une des citadelles était tenue par des troupes rushamannes, des khampas de Pasang Tsamcho, et l'autre appartenait à Sa Majesté l'Outamaraya, comportant une garnison royale.
Une faible et saine animosité agitait les deux garnisons. Chacune rivalisant avec l'autre pour les péages de grandes caravanes. De plus, les Rushamans étaient de loin les plus rustres et provoquaient un certain dégoût de la part des soldats royaux. On se raillait volontier à chaque rencontre.
Le soir était déjà arrivé, lorsque Tsheten de Burang et Changqing de Gergye, les deux vassaux du Seigneur de Rusham firent leur entrée dans le dzong seigneurial avec leur nombreuse escorte. Ils convoquèrent les officiers et la garnison afin de leur apprendre les ordres urgents du sévère Pasang. Il fallait à tout prix, par un coup de main rapide et si possible sans effusion de sang, prendre le contrôle du dzong voisin et prendre prisonnier la totalité de la garnison royale. Ainsi, une éventuelle intervention des troupes royales serait empêchée et "l'affaire de l'Etranger" résolue sans le concours de l'Outamaraya. De plus, la terreur se répandrait parmi les autres garnisons royales du Canton, immobilisées par la peur de la brutalité notable du Seigneur de Rusham.
Les khampas éclatèrent de rire... Leur voeux le plus cher allait se réaliser, ils allaient pouvoir piller ce maudit dzong, si proche et pourtant si intouchable.
Dernière édition par le Jeu 14 Juin - 17:07, édité 1 fois | |
| | | Dorje Dorsel III Outamaraya
Nombre de messages : 570 Age : 65 Localisation : Palais Royal, Ajita, Canton de Nidhi Date d'inscription : 20/01/2007
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| Sujet: Re: Coup de main audacieux Mer 13 Juin - 1:12 | |
| Munlam et Youtso étaient de garde en dehors de l'enceinte ce soir-là, jouant prés d'un feu de camp au shagaï, aux osselets, avec des os de moutons taillés, tandis que les soldats sensés surveiller la grande porte du dzong des forces royales, seule entrée accessible pour qui ne possède le matériel nécessaire à l'escalade des murs, étaient allés profiter de la nuit pour s'enivrer avec de la bière.
Descendant d'une montagne avoisinante, un nuage bas s'étalait dans la plaine et atteignit bien vite le dzong rushaman, puis le second, embrumant les deux compères dans une épaisse soupe de poix.
- Il va neiger demain.
- Oui Youtso... On devrait se rapprocher on n'y voit goutte. J'en ai eu plus que toi ce soir ! Tu me dois une solde !
- On rentre...
Tandis qu'il ramassait, frustré, les osselets, Munlam éparpilla le feu de quelques coups de chausses. Il se dirigèrent vers l'entrée, à peine éclairés par les lanternes du dzong. | |
| | | Pasang Tsamcho Seigneur
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| Sujet: Re: Coup de main audacieux Jeu 14 Juin - 17:58 | |
| Munlam et Youtso, les deux soldats royaux, entrèrent dans la porte principale du dzong, grande ouverte et non gardée à la suite du départ de ses sentinelles pour le dépôt de la forteresse contenant les boissons alcoolisées. C'est là que, médusés, ils aperçurent un cavalier, ou plutôt son ombre menaçante, faisant se cabrer son cheval au beau milieu du corps de garde, abandonné. Le cavalier ayant remarqué sa découverte par la garnison, fit mine d'être conciliant et s'approcha des deux hommes. D'une manière fort civile, et sur un ton des plus suaves, le mystérieux inconnu les interrogea sur la présence ou non, de sentinelles à l'endroit de l'entrée. Ayant reçu satisfaction, il s'ébroua violemment par la porte, manquant de peu d'écraser Youtso, fortement effrayé par cet homme qu'il devinait rushaman, à son accent typique... Mais il était trop tard pour entreprendre quelque chose, le brouillard épais empêchait toute action.
Dehors, à une distance d'environ cinq cent mètres, derrière une dépression du paysage, attendaient la troupe rushamanne. A la tête du modeste contingent se trouvait Changqing de Gergye. Le mystérieux cavalier ne tarda pas à faire son apparition.
- Par les mille barbes du démon de Gergye! Où étais-tu, Tsheten? Nous allions nous lancer à l'attaque du dzong, craignant déjà te voir pendu aux murailles, tel une vieille fripouille de brigand!
- Je n'en doute point, Changqing, à la vue de vos faces pâles comme la neige! Avez-vous donc eu tant peur pour moi?
- Passons, vieux bandit! Et à présent je veux tout savoir! Dans quel état sont les gardes?
- Je n'en ai rencontré que deux, passablement fatigués, la journée était longue. Les autres ont disparu, je suppose qu'ils sont quelques part à l'intérieur du dzong...
- ...en train de dormir, oui oui, voilà qui est parfait.
- Ben voyons, surprenons-les en plein sommeil...
Tout différenciait Changqing et Tsheten, ils ne s'aimait guère et s'ils coopéraient, c'était uniquement par orgueil personnel et par honneur de servir leur Seigneur. Changqing était âgé d'une quarantaine d'années et avait le profil d'un khampa commun, un appétit insatiable pour l'or l'habitait, il n'en dormait plus. C'était certes un rustre, mais il savait parler aux hommes. Tsheten lui, était beaucoup plus jeune, et appartenait à une nouvelle génération de la noblesse. Il était beaucoup plus richement vêtu que Changqing, et seul la gloire comptait pour lui. La gloire... et les femmes bien évidemment! Il s'efforçait d'apparaître le plus galant possible, contrairement à son collègue qui traitait le beau sexe comme du vulgaire bétail, au mieux.
Ayant discuté le plan d'attaque entre eux, la troupe des cavaliers partit au trot, dans un grand silence et en pleine brume, dans la direction du dzong royal. | |
| | | Dorje Dorsel III Outamaraya
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| Sujet: Re: Coup de main audacieux Ven 15 Juin - 17:21 | |
| Les deux gardes restèrent bouches bées quelques instants, stupéfiés par la vision qu'ils eurent durant ces secondes insensées.
- Mais ?!... Qui était-ce ? demanda Munlam en reprenant ses esprits, se tournant vers son compagnon. Il l'avait d'ailleurs énervé, à raconter imprudemment ce qu'il savait sur la garde. Et qu'est-ce qui t'as pris de lui dire ça ?! Youtso par contre avait le regard dans le vide, et murmurait lentement, comme à lui-même.
- Ce... C'était un esprit chamanique. Un esprit vengeur venu nous punir . Il nous châtiera tous. Tous ! Tu comprends ?!... Oui, un esprit vengeur oui... visiblement Youtso, si superstitieux et de petite nature n'avait pas tenu le choc, ses nerfs lâchaient aprés cette vision pour lui fantasmagorique.
- Youtso, ressaisis-toi par tous les Namdaks ! Les esprits ne peuvent se voir, et cet homme avait un accent rushaman ! Il faut prévenir les autres, c'est peut-être dangereux. Reste ici j'y vais.
Munlam se dirigea prestement vers les escaliers, pensant que les questions de l'inconnu ne pouvaient être pour de bonnes intentions, et entreprit de rejoindre la salle de garde, laissant là son compagnon. Seul, Youtso repensait aux superstitions chamaniques. Soudain, il couru vers la porte et sorti affolé du dzong. Courant, criant que "l'esprit vengeur était là", il se perdit dans la plaine. | |
| | | Pasang Tsamcho Seigneur
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| Sujet: Re: Coup de main audacieux Mar 19 Juin - 18:13 | |
| Au même moment, la troupe rushamanne, arrivée à quelques centaines de mètres seulement de la principale porte d'entrée du dzong, s'élança à vive allure, poussant les chevaux au grand galop. La monture d'un khampa buta violemment contre une ombre et s'écroula, soulevant la poussière de la plaine. Des cris s'élevèrent, les cavaliers s'arrêtèrent, catastrophés. Le khampa avait percuté un homme, un soldat royal d'après ce qui restait de son uniforme fripé. Celui-ci était en très mauvais état, il avait sans doute tous les os brisés après la violence du choc. Cependant, le khampa dont la monture s'était cassé la jambe à la suite de sa chute, fou de rage, s'affaira à l'égorger pour se venger du tort accompli. Les derniers hurlements du pauvre homme firent sans peine le tour de la vallée, malgré l'épais brouillard. L'attaque était sans nul doute découverte, il fallait agir vite.
- Vite, avant que l'entrée ne soit obstruée! En avant!
- Empêchez ces chiens de fermer la lourde porte d'acier! Introduisez-vous dans le dzong!
La folle cavalcade reprit, plus endiablée que jamais. En un clin d'oeil, les rushamans parvinrent au corps de garde. La porte était encore ouverte, ils s'y engouffrèrent prestement, poussant d'affreux cris. Arrivés dans la cour intérieure du dzong royal, toujours en pleine brume, des éclairs partirent soudain dans plusieurs sens, provoquant immédiatement la chute ou l'écroulement de plusieurs chevaux et cavaliers.
- Ils nous tirent dessus avec des mousquets et des arquebuses! Là, aux fenêtres! Ripostez, massacrez ces lâches!
Tsheten déchargea son pistolet d'arçon dans la face d'un imprudant adversaire, s'étant approché de trop près d'une fenêtre du premier étage du bâtiment principal de la citadelle. En effet, la riposte des rushamans, face à cette démonstration de supériorité technologique, fut vigoureuse! A l'aide de vieilles armes à feu à peine portatives et d'arcs, les soldats ennemis furent éloignés des ouvertures. On procéda alors à l'enfoncement de la solide porte de bois, afin de pénétrer dans les appartements de la garnison et de neutraliser celle-ci... Une fois cela réussi, un combat désespéré s'engagea dans les sombres couloirs de la forteresse. Les khampas parvinrent à faire se retrancher les respapés de la garnison royale dans la salle de la radio. Le combat prit provisoirement fin, au milieu des gémissements des blessés.
- Changqing, tu es encore vivant? Quel est donc le bilan de cette attaque "surprise", mmh?
- Bien sûr que je suis vivant, Tsheten! Et ne me regarde pas comme ça, imbécile, je ne pouvais pas prévoir l'apparition de notre "obstacle" lors de l'approche du dzong!... Néanmoins, le bilan est réjouissant. Nous avons perdu trois hommes et cinq autres de nos khampas sont blessés. Quant aux soldats royaux, sept sont morts et une dizaine blessés. Si nous comptons les blessés prisonniers et les prisonniers indemnes, nous arrivons à environ quinze.
- Nous en avons donc tué sept et nous avons fait quinze prisonniers?
- Pour le moment, oui...
- Il reste ceux de la salle de radio! Je ne sais pas combien ils sont, mais nous devons éviter de les massacrer si nous ne voulons pas tâter de la colère de Pasang Tsamcho!
Les deux vassaux du Seigneur de Rusham se rendirent à proximité immédiate de la porte barricadée de la salle de la radio. Ils firent comprendre aux derniers résistants qu'un quelconque héroïsme était absolument inutile, et qu'il était préférable pour eux de se rendre sans combattre. Sinon, on allait se faire un plaisir de les écorcher vifs à Udantika, promit Changqing! | |
| | | Dorje Dorsel III Outamaraya
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| Sujet: Re: Coup de main audacieux Mar 19 Juin - 18:52 | |
| Le dzong fut véritablement submergé, victime d'un concours de circonstance et de la félonnie des troupes rushamannes. Capturé avec les autres gardes royaux, le maître-bozu du dzong essayait de convaincre ses ravisseurs, vraisemblablement des troupes loyales et non pas de vulgaires bandits, de revenir à la raison : "Mes frères, pourquoi ce fratricide ? Ne voyez-vous pas que vous serez tous chatiés pour cette horreur ?! Au décuple ce mal vous sera rendu ! Libérez-nous, repentez-vous et l'Outamaraya vous sera miséricordieux."
Pendant ce temps, quatre soldats insouciants s'enivraient dans le dépôt des vivres, à la cave, avec de la bière, ignorant tout du drame qui se déroulait quelques étages plus hauts. Bien peu habitués à boire, quelques gobelets suffirent pour leur tourner la tête.
- Moi je d-dis, que si Dieu voulait pas qu'on s'enivre, b-ben il aurait pas permit la fermatention !
- Ha ça, t'a bien raison ! R-ressers m'en une autre tiens !
Dans la salle de radio, les deux seuls soldats qui étaient parvenus à s'enfermer étaient affolés. L'un tournait à corps perdu la manivelle alimentant en électricité la machine, l'autre essayant de joindre l'un ou l'autre dzong proche d'une main, écrivant un rapport des évènements de l'autre. Mais l'horaire de rendez-vous pour les rapports avait été dépassé pour la journée... Les dzongs proches ne sauraient que le lendemain. Ils se sentaient perdus tandis que les envahisseurs inconnus frappaient à la porte, les menaçant. Elle cèderait bientôt, ils le savaient. Dzong par dzong, l'opérateur tentait de joindre quelqu'un. "Par mes aïeux !" s'exclama-t-il, "J'ai le contact avec un dzong ! Un rushaman ! Ici le Dzong de péage de la grande route de commerce de Ngamring, nous sommes assaillis par des coquins !" expliqua-t-il, sans se douter que les assaillants étaient eux-même rushamans... | |
| | | Pasang Tsamcho Seigneur
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| Sujet: Re: Coup de main audacieux Ven 29 Juin - 19:34 | |
| L'opérateur radiophoniste du Dzong royal avait en fait réussi à contacter la citadelle jumelle de la sienne, distante environ d'un demi-kilomètre seulement, tout au plus d'un millier de mètres. L'opérateur rushaman, au courant de l'audacieux coup de main d'un succès mitigé, déclara se trouver dans la même situation. Il raconta que son Dzong était également en ce moment même la victime d'une attaque de brigands et que sans doute ils avaient à faire à une bande très nombreuses et bien armée! Il pressa son collègue de se rendre sans sans combattre, la situation étant désespérée et une mort de plus totalement inutile... Il allait, de son côté, faire de même, s'exclama-t-il.
Pendant ce temps, les khampas de Tsheten et de Changqing avaient débusqué les derniers soldats royaux qui se cachaient dans les recoins de la forteresse assaillie. Ils avaient à présent fait dix-neuf prisonniers dont dix étaient blessés, à différents niveaux. Il ne restait plus que ceux de la salle de la radio, et le dzong appartenait de fait à Pasang Tsamcho! | |
| | | Dorje Dorsel III Outamaraya
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| Sujet: Re: Coup de main audacieux Sam 30 Juin - 16:18 | |
| - Il n'y a aucune aide à espérer... expliqua l'opérateur désespéré à son compagnon qui suait à grosses gouttes, autant d'effroi par la nouvelle, que de chaud à force de tourner la manivelle de la radio. Ils se regardaient, affligés, tandis que les khampas frappaient de plus en plus lourdement la porte du local. Probablement avait-ils pu faire un bélier improvisé avec l'une ou l'autre statue bouddhinste, ultime sacrilège de leur folie.
Le bélier frappait de plus en plus lourdement, et les craquements de la porte, de plus en plus forts, marquaient la fin pour les soldats. Ce n'tait plus qu'une question de secondes, lorsque l'opérateur eut l'idée -pourquoi n'y avait-il pas pensé avant ?!- de contacter le Secrétariat à la Force Militaire, à Ajita."Ici le dzong royal rushaman de péage du plateau de Zertye, nous sommes attaqués par des pillards ! Nous..." il fut interrompu par les envahisseurs qui, après être parvenus à enfoncer les barricades, s'étaient rués sur les soldats, les entravant aussi sec. "Vous pouvez répéter ?" entendait-on à la radio, avant qu'elle ne fut éteinte par un khampas.
Pendant ce temps, à des centaines de kilomètres du drame, l'opérateur du Secrétariat à la Force Militaire se demandait s'il avait bien entendu. Pour ne rien laisser au hasard, il écrivit sur un papier le message brutal qu'il avait reçu, quitta son poste pour le remettre à ses supérieurs. | |
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