Un vieillard part à l'aventure

Le chemin avait été long et harassant pour le vieux Khri Chub Mang.
Ses jambes le faisait à présent atrocement souffrir mais le vieil homme arborait un sourire étonnamment large pour quiconque vient de vivre un tel périple.
Il faut préciser que de toute sa vie, le vieil homme n'avait jamais prit le moindre risque prenant toujours soin de ne pas attirer l'attention.
Aujourd'hui, alors que le crépuscule de sa vie s'annonçait au bout de l'horizon, Khri Chub Mang c'était lancé dans l'improbable défi de changer de vie.

Une petite cabane, au milieu de cette grande forêt, voilà qui suffirait pour le moment au vieillard.
Ainsi, sans perdre plus de temps, il se mit au travail.
Au soir de la première journée, l'édifice avait grandement avancé.
Cela prendrait un certain temps à Khri Chub Mang pour créer une demeure confortable mais le vieil homme ne s'inquiétait guère du temps à perdre.

Clergé Nombre de messages : 14 Date d'inscription : 26/01/2007

Voyageant de cantons en cantons, de terres en terres à travers les innombrables vallées desséchées par le vent ou enterrées par la neige, l'ermite des montagnes de Kanakpriya promenait sa sagesse et sa misanthropie. Jusqu'à cette forêt typiquement Dakshanne, si colorée et vivante, où les manguiers croisent les redoutables tigres.

L'ermite aperçu le chantier de la cabane du paysan. Il s'en rapprocha et, sans plus de présentation, tint ce langage à Khri Chub Mang :

Un ciel pour le toit, une terre comme plancher, des arbres et rochers faisant des murs, mais l'homme de s'en contenter ne peut. En son arrogante création l'homme s'enferme, comme symbole de son étroitesse inhérente à sa souffrance.

Le vieux Kri Chub Mang n'était point un homme de culture et encore moins de philosophie. Néanmoins, l'hospitalité avait toujours été une qualité du paysan.

"Mon humble demeure t'es ouverte. Quiconque vient en ami trouvera un avre de paix ici."

Clergé Nombre de messages : 14 Date d'inscription : 26/01/2007

L'ermite accepta l'invitation d'une lente révérence.

Ton assurance se révéler pertinente puisse-t-elle. Il se dirigea vers la table basse et s'assit devant, tout en sortant une large bourse accrochée à la corde qui lui tenait lieu de ceinture. De cette bourse il extirpa des racines, des yuanken et autres légumes de saison. Il disposa le tout sur la table basse.

Le coeur d'amitié en est remplit, mais le ventre jaloux en devient. Voilà de quoi un tsel préparer.

Le repas fut simple : tsel et khouras de légumes. Durant tout le début du repas, pas un seul mot ne fut échangé entre les deux hommes. Le vieux Khri Chub Mang était très impressionné par son hôte du jour. Un homme regroupant autant de sagesse et d'esprit, voilà bien la première fois que la table du vieil homme recevait un invité d'aussi grande qualité. Du coin de l'oeil, Khri observait le vieil hermite, attendant visiblement une déclaration "fracassante" de ce dernier.

Le repas se poursuivait sur ce même "faux rythme"...

Clergé Nombre de messages : 14 Date d'inscription : 26/01/2007

L'ermite mangeait lentement, sans un mot, comme s'il dégustait chaque moindre bouchée du plat, lui si habitué à se contenter de lichens. Le plat terminé, il s'exprima enfin :

- L'habitude du peu à aimer toute chose amène.

Évidemment pour le vieillard tout ceci n'était que le charabia d'un pauvre fou. Le vieux Khri Chub Mang espérait des remerciements pour une hospitalité qui se voulait naturelle de part les traditions.
C'est en maugréant que le maître des lieux débarrassa le couvert...

Clergé Nombre de messages : 14 Date d'inscription : 26/01/2007

L'Ermite s'essuya la bouche dans sa chuba. Il se leva tandis que le paysan nettoyait, et déposa un bijoux d'argent pur sur la table :

- Aux personnes de ce monde cela plait on dit. Une femme à l'origine élevée que l'on dit ce bijoux m'a donné. A toi plus utile il te seras. Fais-en bon usage comme de ces vivres bon usage j'ai fais.

Sans plus d'explications, il sortit de la demeure, poursuivre sa route si étrange pour les hommes.

Le bijoux était d'haute facture, probablement fabriqué avec du minerai et des gemmes extraites du mont Avanindra, taillé par un artisan de grande expérience. La valeur marchande de ce cadeau était élevée et d'ailleurs difficilement estimable par le vieux Khri qui n'avait jamais vue aussi bel objet de toute sa vie. Que fallait-il faire de ce présent ?

Un objet considéré comme insignifiant par l'homme en marge de la société, devint un bijoux inestimable pour un paysan, si inestimable qu'il ne pouvait voir quel avantage il pouvait lui apporter... Un présent devrait-il être donné à la hauteur de son destinataire ?... Peut-être voilà une pensée qui n'était pas venu à l'esprit de l'Ermite. Et pourtant ! Quels avantages le matérialisme pouvait-il apporter au vieillard ?...

L'idée de partir à Fulan pour y échanger l'objet était apparue dans l'esprit du vieillard pour y être aussi tôt chassée. Ce cadeau n'était-il pas en soit une épreuve à surmonter ? Le vieil homme ne savait que penser et peinait à chasser de son esprit, ses démons matérialistes.

Une rumeur à son esprit... Suffisait pour éloigner le gain. C'est la sagesse d'un Maître Bozu qui influençait la réflexion du simple et humble paysan, à qui pourtant semblait s'échapper les réflexions profondes de l'Ermite. Qui influençait, ou qui semblait émerger...

Tiers-Etat Nombre de messages : 16 Date d'inscription : 26/01/2007

Quelques temps plus tard, un autre évènement venait perturber la nouvelle vie de l'émigré kanakpriyan.

- Hey toi ! entendit le paysan. Se retournant, c'est un homme qu'il aperçut. Non moins âgé, pas plus riche à en croire ses frusques. Son visage âbimé et ses vêtements crasseux se distinguaient étrangement à son sourire, presque béat.

Arrivé à sa hauteur, il lui tira la langue et enchaîna : Moi c'est Hjui, je tiens la ferme en bas de la vallée. Tu viens d'arriver n'est-ce pas ? Que fais-tu ici ? Khri Chub Mang avait affaire à un dakshan particulièrement entreprenant.