Pèlerinage du nouvel an 2284

Les pèlerins bouddhinstes du micromonde entier se multipliaient jours après jours dans la capitale et ses environs. Il était essentiel pour eux de réaliser au moins une fois dans leurs vies le pèlerinage, et c'est pourquoi nombre de familles pauvres s'étaient préparées depuis des mois, voir des années, avant de pouvoir se permettre de s'engager dans la célébration spirituelle. Les personnes plus aisées n'avaient pas autant de contraintes que certains, et pourtant ! Tous se retrouvaient dans les campements, car comme le voulait la tradition aucun pèlerin ne devait laissait apparaître ou même manipuler la moindre richesse matérielle. Tous se contentaient du plus simple tissu blanc comme vêtement. Tous partageaient leurs repas où la viande est absente avec n'importe quel inconnu.

Au Grand Temple Nyima, c'était la frénésie. En effet, dans les semaines précédant chaque pèlerinage, c'était au Temple Bouddhinste de faire en sorte que chaque croyant puisse accomplir l'ensemble des rites durant les dix premiers jours de la nouvelle saison. Plus de 200 000 pèlerins, une foule gigantesque que doivent protéger et encadrer les bozus. Les problèmes sont rares et souvent du domaine du délit, que ce soit les faux-pèlerins profitant de la bousculade pour voler dans les étales, ou les pèlerins ne respectant pas les dogmes au pied de la lettre, comme cette Dame, épouse d'un hobereau de Daksha, portant une robe blanche immaculée dans la soie la plus fine et la plus précieuse. Ce que redoutait surtout le Temple, c'était la cohue : s'il y avait trop de fidèles pour un seul rite, les bousculades pouvaient causer des morts par étouffement... Des caravanes jusqu'aux chariots, aucun engin ne pouvait entrer dans la capitale. Au Grand Temple Nyima et surtout au temple reliquaire, où le manque de place est flagrant, les moines devaient filtrer l'arrivée des pèlerins et faire en sorte d'éviter les débordements.