Pasang Tamcho de Rusham vit le jour vers 2221 ap. L-C (1856) au Mnibet, dans l'imposant Dzong d'Udantika, Capitale du Canton de Rusham. Cinquième fils du Seigneur Janghu Yonten de Rusham, Pasang Tamcho n'avait pas été préparé à régner sur le domaine de ses pères, il devait en effet intégrer la vie religieuse d'un grand et réputé monastère du Canton de Nidhi, le Grand Temple Nyima, demeure du Namdak. Or une violente et mystérieuse épidémie emporta presque l'intégralité de l'engeance de Janghu Yonten. Bientôt le courageux Seigneur lui-même succomba à la maladie. L'autorité dans le Canton de Rusham se désagrégea et la région tomba sous la coupe des Khampas. Ceux-ci, pillant et tuant, réduisirent la florrisante économie, l'agriculture et l'élevage à néant. Les Mnibétains désertaient en grand nombre cette contrée devenue hors la loi.
Seul restait le jeune Pasang Tsamcho, enfermé dans son monastère bouddhinste de Nidhi. Non sans mal, il réussit à se libérer de ses voeux et partit pour le Rusham sur un simple âne. Arrivé à Udantika, unique endroit où persistait encore un souvenir d'autorité, il se donna à reconnaître aux vieux conseillers de son père défunt. De façon précipitée, il fut mis à la tête du Canton en tant que Seigneur Pasang Tsamcho de Rusham à l'âge de 21 ans seulement. Commença alors une lutte acharnée contre les brigands qui contrôlaient les chemins, les sentiers et de vastes portions de la région. Ce fut une guerre de longue haleine, ponctuée d'embuscades et d'escarmouches, mais au final les Khampas furent rejetés dans les hautes montagnes et les régions isolées. Certains se mirent même au service du Seigneur Pasang Tsamcho qui se composa ainsi un corps de guerriers expérimentés et endurcis.
Depuis cette époque, et grâce à la perspicacité du jeune Seigneur, le Canton de Rusham se dota d'une justice à la sévérité légendaire. Pasang Tsamcho lui-même présidait aux jugements et appliquait les sentences, souvent cruelles. La région resta encore infestée de bandits de grands chemins mais l'élevage et l'agriculture purent à nouveau se développer sous l'oeil bienveillant et protecteur d'un juge sans pitié. Le temps s'écoula et le jeune Seigneur devint âgé, mais sa hargne et sa sévérité n'étaient pas perdus pour autant. Encore à ce jour, le vieux Pasang Tamcho veille à la sécurité des sentiers et des cols de Rusham depuis le Dzong d'Udantika, et cela pour la plus grande gloire du nouvel Outamaraya, son royal cousin.