Rencontre avec l'Outamaraya

YanGyal sorti de son palais et appela sa suite. Plusieurs dizaines de gens d'armes le suivaient, il allait au Palais Royal. La route fut longue mais sans encombres : quand on voit une telle suite, on est découragé d'attaquer...La suite arriva dans la Capitale et les manants se retiraient sur son passage. Ils arrivèrent Au Palais de l'Outamaraya et entrèrent. Un Soldat alla chercher un serviteur et lui dit:

-Et toi là, Sa Seigneurie dois voir sa Majesté...Plus vite...Vas lui arranger un rendez-vous...

Le serviteur, un jeune apprenti, fut surpris qu'on l'interpellâsse de telle manière alors qu'il allait livrer des plats aux cuisines royales. Il salua l'homme ainsi que la suite du Seigneur en s'inclinant respectueusement, aprés avoir déposé les plats sur les marches du Palais. Il parti en courant et entra dans une salle adjacente à l'entrée principale. Quelques minutes passèrent, et il revint suivit d'un mandarin au grand costume fait de tissus précieux brodés en fil d'or.

Tandis que l'apprenti reprenait sa tâche en sachant qu'il sera fouetté pour son retard, le mandarin salua le Seigneur et lui dit d'une voix forte tout en se maintenant baissé :

- MonSeigneur de Kanakpriya,

Je me nomme Tanpei, et j'ai l'honneur d'être le second mandarin de Sa Majesté, pour vous servir dans votre requête. J'ose espérer que votre long voyage depuis votre admirable canton ne vous a point trop fatigué. L'on m'a appris que vous désireriez un rendez-vous avec Sa Majesté. En Son Nom, nous aimerions connaître les raisons de votre visite impromptue.

Yang (de son prénom) regarda le mandarin et le salua. Il remercia promptement ces respects et fit s'approcher son cheval du Mandarin. Il lui dit :

-Mandarin, Notre personne doit remercier Sa Royauté de sa magnifique décision concernant mon nouveau poste. Je dois de même tenter de pouvoir, par son décret, diriger des troupes pour Protéger le Royaume.

Alors, il regarda le Mandarin et attendit sa réponse.

Le mandarin fut trés étonné de la réponse du Seigneur, mais ne lui répondit pas quant à ses derniers propos. Il se contenta d'ajouter :

- Je vais transmettre votre demande au premier mandarin de Sa Majesté, qui transmettra alors à Sa Majesté elle-même.

Il salua une nouvelle fois le Seigneur et rentra par la grande entrée du Palais. YanGyal Gaw patienta encor quelques minutes, lorsque le mandarin revint :

- Sa Majesté accepte de vous accorder un peu de son temps. Je vous prie de me suivre. Toutefois, toutes les armes doivent être laissées dehors.

N'ayant pas le choix, le Seigneur s'exécuta et suivit le mandarin dans le Palais, accompagné de ses serviteurs. Ils traversèrent de nombreuses salles aussi grandes que somptueuses, jusqu'à arriver dans la Salle du Trône, où siège l'Outamaraya entouré de ses mandarins et de quelques Bozus. Le second mandarin s'agenouilla tête baissée, avant de partir à reculons et de sortir de la salle, laissant le Seigneur et sa suite.

Sa Seigneurie de Kanakapryia YanGyal Gaw s'approcha de Sa Superbosité.

Il se courba selon le protocole et, gardant la tête basse en signe de soumission se permit de parler au au combien Puissant Outamaraya:

" Votre Altesse Sérenisisme par la Gloire de La Nature, Par la Gloire du Bon Dieu de Tous les Bouddhinstes et Mnibétains, Votre Spledeur brille sur tout les Coins et Recoins de votre royaume, du Désert des Khampas au plus haut point de L'Avanindra et Votre sagesse dans ce choix resplendit sur tout Votre Peuple."

Après cette introduction d'adoration et de soumission, Yang releva la tête et leva son regard vers le trône d'or de Sa Majesté.

Soucieux de charmer l'Outamaraya, il continua sa parodie:

"Comme je l'ai déjà dit, Votre Sagesse n'ayant d'égale que celle du Namdak, Je vous prie de croire que mon avis sur votre choix est au plus haut point audacieux, il révele d'une gloire profonde de faire de si bon choix. Vous avez su choisir le poste qui me convenait le mieux et moi et aux autres. A nouveau, je vous remercie."

Il fit un nouveau signe de soumission et se remit a parler:

"Mais ce n'est pas tout, je sent l'insécurité dans le Royaume, je sent l'ennemi proche, je pense que nous pourrions les intimidé en déployant des armées et des Dzongs (fort, citadelles) prêt des frontières. Faites confiance en vos Conseillers et Vassaux les Seigneurs."

YanGyal Gaw se courba a nouveau et s'écarta en restant courber, sans montrer son dos à l'Outamaraya

L'Outamaraya écouta impassible les boniments de son vassal. Lorsque celui-ci eut terminé, le premier mandarin murmura à l'oreille de l'Outamaraya pendant quelques secondes, avant de reprendre sa place à ses côtés.

Mon cher vassal,

Il nous apparait fort déplacé de votre part que vous nous tutoyiez de la sorte, il est à croire qu'en votre Canton le protocole n'inclut point ce fait. Voilà qui n'est point acceptable pour un homme de Notre rang. Mais nous fermerons les yeux tant que cette maladresse ne se reproduise pas.

Vous Nous affirmez que vous sentez l'ennemi proche. Pensez-vous sincèrement qu'un tel déployement de force comme celui que vous Nous conseillez est à la mesure d'une rumeur issue de vos sens ?

YanGyal Regarda l'Outamaraya d'un air étonné, il ne lui semblait pas avoir osé tutoyer sa Majesté. La tête baissé, il se ré avança vers le trône. Il releva le tête et parla à l'Outamaraya :

-Ai-je osé Tutoyer Votre Splendeur, Majesté ? Bien que je ne pense avoir commis telle erreur, Votre avis est irrévocable est donc je Vous demande le Plus Grand pardon.

Mon Humble sens pense en effet que nous devrions déployer des forces, peut-être a tort et surement si Vous pensez telle avis.

Je suis sur que vous pourrez faire le meilleur choix évidement.

A nouveau YanGyal se recula, tête baissée et laissa la Parole a sa Majesté.

L'Outamaraya fut pour le moins énervé par l'impertinence et l'insolence de son vassal.

Nous vous avons entendu Nous tutoyer, mais comme Nous l'avons signifié Nous passerons outre pour cette fois uniquement.

Construire des Dzongs et déployer Nos Royales forces militaires coûte du temps et de l'argent à Notre Royaume. Cela sera fait dans le seul cas où Nous sommes assuré de l'utilité de cet ordre.

Nous vous demandons désormais d'assumer votre fonction qui vous échoue et de prendre la direction de Notre Secrétariat dont la charge vous revient comme Nous l'avons exigé.

L''entretien est désormais achevé, veuillez prendre congé de Notre Personne.

YanGyal Obéit aux Ordres de l'Outamaraya et prépara sa suite pour reprendre le voyage en sens inverse. Les Yacks furent chargé et la suite partit.

Néanmoins, Yang ne pouvait rester sur une mauvaise note envers l'Outamaraya et celui-ci reçut une lettre quelques jours plus tard, elle était apportée par un homme de la Maison de Kanakpriya qui fit signaler que, si l'Outamaraya ne voulait pas lire cette lettre, elle ne contenait que des excuses.

Oh Excellence, Nous sommes horriblement désolé pour cette entrevue peu chaleureuse que nous avons eu et regrettons notre impertinence. Sachez, Oh Notre Bien aimé, que ce n'était guère le but de notre remarque peu charismatique. Je suis par dessus tout maintenant assuré que j'ai commis une bavure et je suis heureux de savoir que vous me la pardonnez.
Celle-ci ne se reproduiras bien évidemment plus.

Dans l'Espérance que vous accepterez nos profondes excuses,

Sa Seigneurie YanGyal Gaw De Kanakpriya.

Le second mandarin de Sa Majesté fit transmettre la missive et la note du messager Kanapriyan à l'Outamaraya. Ce dernier demanda à ce qu'on lui lise la lettre, ce que fit le magistrat. Il lui énonça alors sa réponse.

Sa Majesté l'Outamaraya Dorje Dorsel III

Votre Seigneurie,

Dans Notre Grande Miséricorde, Nous jugeons que la seule et unique manière pour votre personne de se racheter à Nos yeux est de mener à bien la tâche qui vous incombe, de faire resplendir votre Canton pour le plus grand Bien de Notre Royaume, et de vous montrer digne de votre rang.

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