Prestation de la cantatrice dastornienne

LI-Sun regarda Rosamund Krenz avec des yeux qui dit tout
merci d'avoir répondu mais à l'avenir je voudrais réponde part moi même,pour cette fois si je laisse passer mais la prochiane fois il va avoir une conséquance pour votre manque de respect pour ma personne.

Li-sun regarda devant elle après c'est mots

En réalité, la réaction de la Cour face à son petit numéro amusait beaucoup l'étrangère, il est vrai que ces Chefs d'Orchestre donnaient parfois matière à rire avec leurs singeries : elle se souvenait d'un chanteur qui n'osait jamais se tourner vers les musiciens par peur d'attraper un fou rire. Mais l'Outamaraya ne semblait pas de cet avis... Dommage, il était si agréable de voir tous ces yeux bridés avec le sourire !

"Je ne voulais pas manquer de respect à Votre Altesse" répondit-elle à la jeune femme avec sincérité, essayant de se rappeler des rapides cours de protocole que ses servantes lui avaient donnés. "Je vous voyais dans l'hésitation, et je ne souhaitais que vous aider... Mais si tel est votre souhait je vous laisserai vous exprimer seule à l'avenir."

Puis, revenant à Sa Majesté :

"Comme je l'ai déjà dit, je n'ai que très peu connu mon pays, je ne peux donc ne vous en donner qu'une description très générale... Le Dastornia est un Empire, comme vous le savez déjà, il y a 11 régions si mes souvenirs sont bons, mais je ne suis pas très forte en géographie. Je peux juste vous citer les principales : Emprome, où se situe notre capitale Orion, le Comté de Milaste, une superbe région d'après ce qu'on m'en a dit, et Vassilane où je suis née...

Mais je crois qu'Orion dépasse de beaucoup les deux dernières : c'est une ville très riche, toute l'administration impériale s'y trouve, et il y a aussi l'Opéra National d'Orion. Avant de partir ici j'ai assisté à une représentation là-bas, c'est une magnifique salle, avec excellent acoustique ! Enfin, jusqu'à ce que, heu... Mais peu importe, d'après ce qu'on m'a dit c'est réparé depuis.

Hm, qu'est-ce que je pourrais encore dire.. ? Ah oui : notre Empereur actuel s'appelle Nelbin Novamol, Ier du nom. Les Merksistes lui reprochent son pouvoir trop autoritaire, mais je ne pense pas que ce soit un si mauvais souverain qu'ils veulent bien le faire croire... Oh, je viens de penser à une particularité qui devrait vous étonner : au Dastornia, chez les personnes qui peuvent se le permettre, les voitures ne sont plus tirées par des animaux mais par des machineries compliquées. C'est très impressionnant, il faut le voir de ses propres yeux pour le croire !"

Passant outre de cette altercation verbale, aussi brève que soudaine, l'Outamaraya écoutait sans s'inquiéter le jeune femme. "L'Opéra d'Orion" disait-elle. Cela tendait à le fasciner. Son manque d'ouverture notoire, commun à nombre de ces hauts-nobles, était mis en marge par sa curiosité Mnibétaine bien naturelle. La surprise lui vint lors de ce dernier énoncé.

- Des "machineries" tirant des voitures sans bêtes de traits ?! Quel yackâbha que cela ? Votre Empire possèderait donc une telle science, capable de surmonter les lois pourtant inaliénables de la nature ?

Il se tourna subitement vers Chaitanya Chinmay. Son visage était perturbé par l'étonnement, la stupéfaction d'un homme en ce moment si représentatif d'un peuple ne connaissant presque nul science qualifiée de "moderne".

- Eminence, toi qui a tant et tant voyagé à travers le monde, étudié peuple et culture depuis des décennies, peux-tu nous assurer de la véracité de ces paroles ?

Le Grand Maître qui écoutait intéressé, cela va de soi, la conversation d'une oreille tout en dégustant ses beignets accompagnés d'un thé brûlant, fut surpris par la question du souverain. Il ne s'attendait pas à ce qu'on vienne quérir sa connaissance, mais répondit avec joie :

- Assurément Majesté ! Rien n'est plus vrai. J'ai pu constater par moi même et ce à maintes reprises l'existence de ces voitures automatiques et mécaniques, et trés bruyantes également, en Dastornia comme en Sainte Russlavie, ou encore en Edoran d'ailleurs. Cette jeune technologie tend à se populariser d'ailleurs. Les gens l'utilisant doivent alimenter fréquemment la voiture mécanique de cette huile noirâtre dont nous nous servons pour nous éclairer, qu'ils appellent pétrole.

- Et bien, poursuivit l'Outamaraya, voilà qui fut fort instructif !

Il se leva et frappa deux fois dans ses mains, puis s'adressa à l'assemblée :

Gentes Dames, fidèles membres de Notre Cour, le repas est terminé. Nous allons Nous reposer en Nos appartements et vous souhaitons une bonne continuation. Se rasseyant il dit à Rosamund : désirez-vous profiter de l'hospitalité de Notre domaine ?

Chaitanya ainsi que les autres convives se levèrent et saluèrent le Souverain. Quelques nobles voulurent demander audience à Sa Majesté, sans doute pour demander des faveurs ou des rentes supplémentaires, mais furent refoulés par les mandarins. Chaitanya attendit prés du hall de sortie de la salle, observant la décision de Rosamund. Il allait de soit pour lui qu'elle ne pourrait refuser.

Laoyang fit de même. De tout façon, elle n'avait guère le choix, si elle ne voulait pas être punie pour n'avoir pas respecté les usages... Entendant l'invitation de Dorje Dorsel II, elle vint à ses côtés, bousculant un vieux mandarin qui maugréa dans sa barbe de l'impolitesse de la jeune femme. Elle regarda tour à tour l'Outamaraya et la jeune étrangère.

- Ho oui ! Restez donc ! Votre Majesté mon Cousin, accepteriez-vous que je puisse l'héberger dans mes appartements ? elle prit un faux air triste et pathétique en poursuivant : Je me sens bien seule, un peu de changement me ferait du bien Majesté...

Comme toutes les femmes de la famille proche de l'Outamaraya, la jeune impudente pouvait avoir une légère influence sur sa conduite, bien que ses caprices et sa conduite peu commune l'énervaient bien souvent... C'est pourquoi il accepta.

- C'est entendu Laoyang. La demoiselle qui chante avec son coeur pourra, si elle le souhaite, rester quelques temps en Notre demeure, dans tes propres appartements.

"Ce serait un grand plaisir pour moi" s'inclina la jeune femme, amusée par le petit effet qu'elle faisait sur la Cour.

- Voilà qui est donc réglé. Laoyang, j'espère que tu te montreras aimable et correcte avec Notre hôte. Nous délèguerons quelques domestiques pour vous servir, et cette fois tâche de tous les accepter je te prie, ordonna-t-il sèchement à sa cousine. Sur ce trés chères demoiselles, Nous vous souhaitons une bonne journée et prenons congés.

On fit alors place au monarque qui, suivit par Son Epouse puis de ses mandarins, s'éclipsa par une porte située au fond de la salle, derrière le Trône.

- Oui ! laissa s'échapper Laoyang. Elle se pressa auprés de Rosamund et, glissa son bras sous le sien, l'entraina avec elle dans un large couloir adjacent, avec l'allure que prendrait une jeune adolescente impulsive.

- Ouf, pas fâchée de quitter tout ces nobles, avec leurs grands airs supérieurs. Toujours à faire les beaux devant mon cousin... Comme se l'apercevait Rosamund, la jeune princesse n'avait pas sa langue dans sa poche... On arrive bientôt à mes "appartements", ajouta-t-elle en essayant d'imiter l'Outamaraya.

Et ainsi, Chaitanya eut juste le temps de saluer d'un geste Rosamund, avant que celle-ci ne soit emportée par l'élan de Laoyang. "Au moins n'aura-t-elle pas le temps de s'ennuyer" pensait-il en quittant les lieux, rejoint rapidement par les bozus qui l'avaient accompagnés à l'aller.

Rosamund n'eut pas le temps de dire "ouf" que déjà elle fut bien forcée de se laisser emporter par la tornade princière. Tout juste eût-elle le temps d'apercevoir le vieux Chinmay lui faire un signe encourageant ! Quelle âge pouvait bien avoir cette fille pour avoir une telle insouciance ? Seize, dix-sept ans peut-être ? Elle avait un air léger, très libre. Si différent des autres courtisans...

"Je crains que la noblesse du Micromonde entier soit ainsi" réussit-elle enfin à lui répondre. "Les Mnibétains n'échappent pas à la règle, faut croire." se permit-elle même de plaisanter.

- Le micromonde ! Dit-elle d'un ton et d'un air empreints de curiosité, voir de rêveries. J'aimerai tant voyager ! Loin de ces vastes de la Cour... Rencontrer des kala puys (blancs) comme toi. Voir comment ils s'habillent, comment ils vivent. Voir sir les gens sont toujours séparés par une barrière de sang... Ha ! Nous y voilà. Au bout d'un couloir apparut une grande porte de bois verni aux multiples gravures décoratives. Laoyang se mit presque à courir, ce que fit Rosamund bien malgrés elle, et ouvrit précipitamment la porte.

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