Entretien au sujet de la dastornienne

Laoyang, moins insouciante qu'à son habitude, marchait d'un pas déterminé vers les appartements de son royal cousin.

- Votre Altesse, ne devriez-vous pas être à l'affrontement de spo-lo avec la Demoiselle Krenz ? s'étonna un serviteur, qui ne s'attendait pas à la voir ici.

- Plus tard, dit-elle. Il me faut d'abord parler avec mon cousin, alors tu me laisse passer ?

- Mais...

- Pas de mais ! Je n'en ai que pour un instant.

Et au pauvre serviteur de s'aplatir avec humilité devant l’impertinente princesse.

Il l'accompagna jusqu'aux appartements de l'Outamaraya. La précédant, il lui ouvrit la porte et l'annonça :

- Son Altesse Votre Cousine !

Elle entra donc, à la grande surprise du Souverain qui, entouré de ses mandarins, ratifiait divers documents d'importance. Laissant sur la table sa plume, tandis que ses fidèles conseillers faisant un pas en arrière en reprenant les dossiers.

- Et bien, que Nous vaut cette incursion impromptue ? Tu n'es pas avec la dame de chant ?

Hélas non bien-aimé cousin, je viens justement pour te l'annoncer : la kala puy à la voix de cristal rentre au Dastornia. Son pays est ravagé par une terrible révolte, elle doit retourner auprès des siens. Elle te demande de l'excuser mais elle n'a pas pu rester plus longtemps ici pour te dire adieu. Je le fais donc à sa place.

- Voilà qui est bien malheureux, Nous en sommes peiné, prononça-t-il avec son si habituelle expression de glace. Nous avions déjà eu vent de cette révolte en Dastornia, et pour son salut Nous n'avions point ressentis le besoin de l'en informer. Il aurait été préférable qu'elle ne rejoigne pas son pays... Qui sait ce qu'il peut advenir d'elle en ces terres ravagées n'est-ce pas ?

Hum oui Votre Majesté Mon Royal Cousin, répondit peu convaincue Laoyang. " Mais..." elle hésita quelques instants à rétorquer que, même pour de bonnes intentions, ne pas avoir prévenu Rosamund de l'état de son pays n'était pas trés respectueux... Mais elle se ressaisit aussitôt : donner tort à l'Outamaraya n'aurait pas été prudent, et elle ne voulait pas se retrouver -encore- punie et cloitrée dans sa chambre. "Mais... mais j'ose espérer qu'elle nous reviendra et saura se mettre en marge de ces terribles évènements. Je vais de suite préparer une tasse de thé au beurre, qui l'attendra jusqu'à son retour. Au revoir Bien-Aimé Cousin, dit-elle en s'inclinant légèrement, puis retourna à ses appartements préparer le thé.

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